Le train : l’économie d’abord ! L’environnement et le social aux oubliettes
Olivier Geffray est un naturaliste passionné par la protection de l’environnement. Il travaille pour et dans la nature depuis toujours et prolonge ses activités professionnelles comme bénévole au sein d’associations environnementales. Il est notamment Président de l’association stéphanoise Scolie. Il fera parti de la liste candidate aux élections municipales de 2020 à Saint-Etienne de Montluc OSONS L’AVENIR ! Il est l’auteur de cet article.
On ne cesse de vanter depuis plusieurs années les mérites du train comme la solution pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre issu des transports. La France, une des premières nations à avoir développé le train, possède encore un réseau ferré bien développé.
De plus, à l’heure où les accès aux grandes villes sont saturées par les voitures et les camions le train offre un accès direct au cœur des agglomérations.

Cependant, loin des discours il y a la réalité. En effet, que constatons-nous depuis les années 2000 ? Un déclin accéléré du ferroviaire au profit de la route, des camions, des cars (transports Macron) et des avions (lignes intérieures).
Les graphiques parlent d’eux-mêmes.

Le terme de mobilité couvre deux domaines distinctes mais étroitement liés : le transport des passagers et celui des marchandises. En raison d’une économie devenue mondialisée et d’une gestion des stocks en flux tendus, le transport des marchandises a connu une très forte progression ces dernières années.
Certains pays l’ont bien compris qui ont choisi une option différente de celle de la France : ainsi en Allemagne, la part du fret ferroviaire est passée, entre 2002 et 2012 de 18,8% à 23,1 %, et en Suède de 34,4 % à 39,7 %, tandis qu’en Autriche, la progression est encore plus marquée : 29,3 % à 40,8 %.


Pour les passagers, même constat :

Qu’en est-il au niveau de la région des Pays de la Loire ?
Marchant dans les pas du gouvernement qui mène une politique résolue de démantèlement de la SNCF, et dans la perspective de l’ouverture du transport ferroviaire à la concurrence, la Région à prévu dans la convention 2018-2023 avec la SNCF d’ouvrir à la concurrence une partie de son réseau TER dès 2021.
Cette politique s’est traduite de façon concrète par :
- une suppression massive de postes et de service : suppression des agents chargés sur le quai de vérifié la sécurité au départ des trains ;
- suppression des guichets et des petites gares, suppression des points d’accueil et d’informations ;
- suppression des contrôleurs dans de nombreux trains ;
- suppression des personnels de maintenance et démission d’une partie d’entre-eux pour mauvaises conditions de travail.
Conséquences :
Tout achat de billet ou demande de renseignement devient impossible en gare. En effet, internet, les automates de vente et les smartphones sont désormais vos seuls interlocuteurs. En cas de grève, plus aucune possibilité de s’informer auprès d’un employé de la gare.
Des pannes répétées des distributeurs qui sont sur les quais (lorsqu’ils existent) et la quasi impossibilité de lire l’écran lorsque le soleil se reflète dedans comme à Saint-Étienne.
La fermeture des gares soumet au froid (car les quais de gare sont toujours ventés) et aux intempéries les voyageurs en attente d’un train « régulièrement » supprimé ou en retard et pas toujours informé.
Quel est l’objectif de cette politique ? Réduire les coûts sous couvert de l’ouverture à la concurrence sans pour autant baisser le prix du billet qui ne cesse d’augmenter, notamment des abonnements.
Le mouvement de la SNCF accompagne ainsi un tendance d’abandon générale des campagnes par les services publics au profit des grandes métropoles. Il est à craindre que l’abandon des gares n’amènent, à terme, lorsque la concurrence jouera à plein, à la disparition de certaines dessertes (Cordemais par exemple ?) dans un souci de rentabilité. Si vous souhaitez connaître l’impact désastreux de la privatisation du réseau ferroviaire en Angleterre, on ne peut que vous conseillez de regarder le film de Ken Loach, « The Navigator ».
Pourtant, c’est tout le contraire qu’il faudrait faire. D’ailleurs la population ne s’y trompe pas eu égard au nombre de manifestations et de pétitions qui se sont répétées à travers tout le pays et notamment dans la région.
Si l’on veut développer l’usage du train, il faut au contraire rouvrir les gares et les guichets. Abaisser le coût des transports collectifs qui reste encore prohibitif par rapport à l’automobile au camion, voire même à l’avion.
L’augmentation des dessertes et des cadences est indispensable alors que le nombre de passagers à Saint-Etienne de Montluc, par exemple, augmente régulièrement. Mais pour combien de temps encore alors que la qualité du service ne cesse de se dégrader ?
Augmenter les cadences (éventuellement au détriment du TGV dont les lignes, à quelques exception près ne sont pas rentables), c’est permettre au train de s’arrêter dans les gares plutôt que de les voir passer à toute vitesse comme c’est le plus souvent le cas. C’est aussi assurer un service en journée, les samedi et dimanche, ainsi que l’été. En effet, dès la saison estivale est arrivée, il devient alors quasiment impossible de se rendre sur la côte alors que la RN 165 est saturée.
Pour ceux qui prennent le train avec leur vélo, on ne peut pas dire que l’ergonomie soit le maître mot à la SNCF :
- crochets pour suspendre le vélo trop haut, surtout lorsque le vélo est un peu lourd ;
- manque d’espace pour manœuvrer ;
- mauvaise signalétique des rames alors que l’on ne dispose que d’une minute pour monter dans le train.
- et cerise sur le gâteau, lorsqu’une rame est entièrement dédié au vélo et bien conçue, elle est inaccessible pour partie, car fermée.
Le sujet de l’utilisation du train à St Etienne de Montluc vous concerne particulièrement ? Vous avez des idées pour faire évoluer l’utilisation des mobilités douces sur la commune ? Rendez-vous le mercredi 23 octobre à 20h au Manoir pour une rencontre citoyenne sur le thème des MOBILITÉS.
Le programme porté par la liste candidate OSONS L’AVENIR !
aux élections municipales de 2020 à Saint-Etienne de Montluc doit aussi être le vôtre.
Votre avis, vos idées et suggestions sont primordiales, n’hésitez pas à les partager ici.