La 5G en question

Position des élus Osons l’avenir sur la 5G

C’est ainsi que des ordonnances prises en application de la loi d’état d’urgence sanitaire autorisent désormais les opérateurs téléphoniques à de nouvelles « installations radioélectriques » pour faire face à l’accroissement de l’usage du numérique. Mesure prévue pour être temporaire, mais nous savons que le temporaire devient souvent pérenne… Pire, cette ordonnance, par son article premier suspend « l’obligation de transmission d’un dossier d’information au maire ou au président d’intercommunalité en vue de l’exploitation ou de la modification d’une installation radioélectrique ». Terminés les dossiers d’information (DIM) à envoyer d’ordinaire aux mairies un mois avant toute installation. De plus, les ordonnances autorisent un exploitant à implanter une station radioélectrique sans l’accord de l’ANFR (Agence nationale des fréquences), en quelque sorte le gendarme des fréquences. Dans le texte de l’ordonnance, il est précisé que ces mesures sont prises « à titre temporaire et dans le cadre d’interventions urgentes ». Or, un document soumis à la délibération du conseil des ministres indique que les opérateurs pourront régulariser ces installations dans un délai d’un mois après la fin de l’état d’urgence pour les mairies et de trois mois pour l’ANFR. Ces installations pourront donc perdurer après l’état d’urgence. 

Or, depuis 2011, les rayonnements électromagnétiques utilisés par les technologies sans fil sont considérés par l’OMS comme possiblement cancérigènes, en partie à cause des risques de gliomes et de neurinomes acoustiques chez les utilisateurs de longue date de téléphones cellulaires. Le déploiement de la 5G ne peut qu’aggraver la situation car elle nécessite des normes plus souples que celles existantes. La multiplication des antennes relais nécessaires à l’installation d’un réseau 5G1 impose donc une augmentation des niveaux d’exposition des populations. 

Mais, au-delà des problèmes de santé, la 5G est aussi la marque de la fuite en avant vers le tout numérique. Et nous savons bien que ce tout numérique est étroitement corrélé, à une chasse effrénée aux données qui représentent une aubaine pour les grandes multinationales du numérique (Amazon, Microsoft, Apple, Google, et Facebook parmi les plus connues), tant au niveau publicitaire que sécuritaire. Ainsi, selon un article du Monde Diplomatique de ce mois ci, «  (…) les dirigeants se livrent à une surenchère technologique et sécuritaire, reprenant à leur compte les stratégies expérimentées par les autorités chinoises dès le mois de février. (…) À cet égard, la police peut également compter sur une myriade d’entreprises spécialisées dans le marché florissant du contrôle sécuritaire « des villes intelligentes ». À cet égard, la reconnaissance faciale, déjà développée dans certaines villes telles que Nice est un exemple parfaitement illustratif. Or tout ces flux de données, de plus en plus nombreux, ont besoin de la 5G pour se développer, tant en matière de débit que de miniaturisation. Ainsi, des antennes, plus petites et moins puissantes pourront être disséminées dans les environnements fermés, comme des parkings, les centres commerciaux, ou les stades. Leur taille limitée leur permet d’être intégrée dans un panneau publicitaire ou dans un abribus, comme l’expérimente l’afficheur JC Decaux. Ne pas oublier aussi que le développement des voitures autonomes nécessitera peut-être d’en installer le long des routes .

Pour mémoire, la ville de Nantes se veut une ville pionnière du développement numérique et s’est portée volontaire pour expérimenter le déploiement de la 5G.

Enfin, sujet rarement abordé, le développement de numérique qui sera favorisé par la 5G, puis après la 6G, etc. nécessite une extraction de matières premières (notamment de minerais) très importante, donc l’ouverture ou l’agrandissement de nouvelles mines. De même, si la 5G, n’est qu’un moyen de transporter les informations, qui consomment relativement peu d’énergie, les data centers, qui vont stocker les données collectées sont eux, de véritables gouffres énergétiques. 

Et pour l’anecdote, les téléphones existants ne seront pas compatibles avec la 5G.

C’est pourquoi, nous sommes fermement opposés au déploiement de la 5G, néfaste pour l’environnement, c’est une certitude, néfaste aussi pour la santé, c’est de plus en plus documenté, et enfin néfaste pour nos libertés collectives et individuelles dans le contexte politique actuel. 

En conséquence, nous serons attentifs, sur la commune de Saint-Étienne de Montluc, mais aussi de l’intercommunalité Estuaire et Sillon, quant au déploiement/remplacement et entretien des antennes de téléphonie mobile. 

Mais nous tenons aussi à rappeler que c’est aussi aux citoyens, de ne pas encourager le développement du tout numérique et donc des antennes 5G.

Pour l’instant, le maire nous informe qu’il n’y a pas la 5G sur la commune, et qu’il reste vigilant. Une remise en état des bornes wifi le long des rail des antennes ceinturant le clocher de l’église est prévue… mais pas de 5G.

1 En juillet 2018, le groupe d’études numérique du Sénat a auditionné des représentants d’Orange, qui ont déclaré que pour passer à cette bande avec une couverture nationale, ils allaient devoir adapter 25.000 antennes et en installer 5.000 nouvelles. Les opérateurs vont dans un premier temps utiliser la bande comprise entre 3.400 et 3.800 MHz, soit entre 3,4 et 3,8 gigahertz (GHz). 

Une réflexion sur “La 5G en question

  • 5 novembre 2020 à 14 h 36 min
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    Bonjour, je viens d’apprendre que dans mon secteur de la Caudelais, il est demandé aux propriétaires riverains de la route desservant le village, d’élaguer et de procéder à l’abattage des arbres dans le cadre du déploiement de la 5 G. Qu’en est-il exactement sur la commune? Si oui, avez-vous déjà soulevé cette question en conseil municipal? ou pensez-vous le faire? Merci pour votre réponse. Cordialement. Robert Jean Ménard

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