Les Rom, le peuple sans terre
Le peuple Rom tient pour origine, une migration du nord de l’inde comprise entre le 5ᵉ et 10ᵉ siècle (Ici). Suite à leur rôle ingrat dans leur société et aussi à être catalogué hors caste, une partie de cette population a décidé de partir vers l’empire Byzantin. De diverses ethnies et de classes sociales, tous ont décidé de fuir ces conditions d’exploitations inacceptables. Une autre théorie, tout aussi sérieuse, aurait tendance à dire que cette population aurait été déportée à des fins militaires pour finir en Asie mineures au 11ᵉ siècle. De là, ils partirent progressivement vers l’Europe aux alentours du 15ᵉ siècle pour se mettre sous la protection des nobles et religieux, en échange d’une servitude féodale. De par cet état, ils se misent à l’abri des cultivateurs sédentaires.
Vint alors le problème de leur position dans l’Europe. Ce peuple, éparpillé, parlant une langue commune et qui a oublié ces origines. Il n’était pas concevable de les caractériser de peuple unique avec une nation (Ici). Ici, encore, l’histoire se répète.
Aujourd’hui encore la situation a peu changé, la descendance de ce peuple Indien est encore à la marge. Leurs conditions se sont même dégradées. Ayant toujours le rôle des basses besognes, ils ne sont plus sous la protection des puissants et sont toujours rejetés par les sédentaires. La France a même été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme (Ici) pour avoir agi injustement et ne pas avoir tenu son rôle de protection.
Et voilà que près de chez nous, à St Étienne de Montluc, loin de la ville, l’histoire se répète de nouveau.
Une trentaine de familles roms installées à Vertou ont été expulsées sur demande du maire début juillet. Ayant été rejetées de toute part. Elles ont choisi de se poser à Saint-Étienne de Montluc à la mi-juillet. Elles ont été mises en demeure par un huissier de justice de quitter les lieux le vendredi 13 août, suite à une décision de justice prise sans avoir été entendues. Entre-temps, 12 de leurs caravanes ont été mises en fourrière et détruites avant même que leurs propriétaires puissent récupérer leurs effets personnels et leurs papiers administratifs. Ce type de comportement a déjà valu une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme.
Ces familles doivent pouvoir s’installer quelque part. Elles sont prêtes à payer un loyer. La plupart des pères de famille travaillent dans le maraîchage et les enfants sont scolarisés dans les écoles du secteur. Vont-elles devoir quitter une nouvelle fois l’endroit où elles se sont posées ? S’installer au bord d’une route, faute de pouvoir se mettre durablement quelque part ? Peut-on continuer à nier le droit de vivre à ces familles, issues de Roumanie et qui viennent dans la région nantaise pour les travaux de maraîchage ? Peut-on accepter des décisions de justice sans que l’huissier qui porte la convocation ne la notifie pas aux personnes concernées ?
Cette discrimination doit cesser !
Nous demandons qu’une négociation soit ouverte entre la mairie, le propriétaire de la parcelle d’installation et les familles, pour qu’elles puissent rester là tant que cette parcelle restera inutilisée. La mairie à un grand terrain sur la route de Nantes pour accueillir les forains, elle pourrait aisément accueillir ses familles. À l’heure où vous lisez ces lignes, ces familles seront sûrement déjà expulsées.

Crédit photo : https://www.grandlieu.fr/vivre-et-habiter/urbanisme-habitat/aires-daccueil-des-gens-du-voyage
Crédit documentaire : https://museeprotestant.org/wp-content/uploads/2021/01/binder-expo-vie-et-lumiere-2021.pdf